Historique

Historique du karaté

bodidharmaC’est au VI siècle qu’un moine boudhiste nommé Bodhidharma est venu de l’inde pour s’installer dans le « monastère de la petite forêt » (appelé « Shaolin si » en chinois où « shao » signifie « jeune », « lin » signifie « forêt » et « si » signifie « monastère, temple », ou appelé « shorinji » en japonais) dans le Nord de la Chine, dans le but de s’adonner entièrement à la méditation. Lorsqu’il a remarqué que de nombreux moines autour de lui étaient maigres et affaiblis par les privations, il leur a appris à contrôler leur respiration et à acquérir une certaine souplesse et leur a enseigné des techniques de défense à mains nues appelées « boxe de Shaolin » (appelé shorinji kempo en japonais). Le monastère fut réputé au cours des siècles suivants pour les techniques de combat, craintes et respectées dans toute la Chine.

Au 14e siècle, grâce aux échanges commerciaux et culturels entre la Chine et l’île d’Okinawa située au sud du Japon, ces techniques ont été importées sur l’île d’Okinawa. Il n’y a pas de trace écrite de la transmission de ces techniques à Okinawa, qui est considéré comme le berceau du karaté moderne tel qu’il est pratiqué aujourd’hui. On peut toutefois dire que le karaté est un mélange entre la méthode chinoise To-de (main chinoise) et les arts martiaux qui existaient déjà sur l’ïle d’Okinawa. Comme les Okinawaïens n’avaient pas le droit d’utiliser des armes pour se battre, ceux-ci ont adapté les méthodes de combat chinoises en développant des techniques de combat à mains nues. C’est ainsi que le karaté a été développé et perfectionné à Okinawa, où s’élabora la forme définitive de « l’art de la main vide » ou karaté-do.

Au cours du XXe siècle, plusieurs écoles ou styles différents se sont créés. Ils varient tous les uns des autres, dans bien des domaines : frappes, positions de combat, utilisation d’armes, applications martiales …

Historique du Shorinjiryu

KoriHisatakaShinan Masayoshi Kori Hisataka est né le 22 avril 1907 dans la ville de Naha (Shuri), sur l’île d’Okinawa. Son nom à la naissance était Seiki Kudaka (prononcé Masayoshi Hisataka en japonais). Il était un descendant de 3e génération de Seison Toguchi, un membre de la noblesse d’Okinawa qui a été nommé Seigneur de l’Ile Kudaka. Comme le voulait la tradition, Toguchi a ensuite adopté le nom de Kudaka. Comme c’était une coutume chez certains praticiens chevronnés des arts martiaux, Shihan Hisataka a pris le nom de Kori tard dans sa vie.

Shinan Masayoshi Kori Hisataka a étudié avec de nombreux grands maîtres des arts martiaux tout au long de sa vie.

Il a été introduit aux arts martiaux à un âge précoce. Ses premiers enseignants d’arts martiaux ont été son père, son grand-père et son oncle qui lui ont enseigné la pratique familiale du kudaka-ryu.

Par la suite, dès son jeune âge, il a étudié les arts martiaux dans les écoles du Maître Anko Azato. Le Maître Anko Azato était considéré comme un expert du karaté d’Okinawa ainsi que de l’escrime japonaise. Il est dit que celui-ci aurait appris à Shihan Masayoshi Kori Hisataka une forme particulière du kata nijushiho, kata que Azato avait modifié suite à sa défaite avec l’épéiste Yorin Kanna.

Alors qu’il était adolescent, Shihan Masayoshi Kori Hisataka aurait passé quelques temps sur l’île japonaise de Kyushu où il a appris le jujustu.

Il a également étudié la manipulation des armes avec Ufuchiku Kanegushiku, à la demande de la famille Hisataka. Sa pratique des armes se concentra alors particulièrement sur les « sai », le « bo » et le « jo ».

Son principal instructeur d’arts martiaux a été le maître Chotoku Kyan, lui-même un étudiant du maître Anko Azato, et l’un des plus grands maîtres des arts martiaux d’Okinawa à l’époque. Il a commencé son étude du karatédo avec lui en 1919. Maître Chotoku Kyan enseignait son style de karaté qu’était le Sukunaihavashi (prononcé Shorinjiryu en japonais) et il était reconnu pour y avoir introduit quelques innovations, telles que l’utilisation d’un poing vertical, le déhanchement et les esquives.

En 1929, Shihan Masayoshi Kori Hisataka a fait une tournée d’environ un an à Taïwan en compagnie des Maîtres Chotoko Kyan et Ryosei Kuwae. Ils ont alors fait plusieurs démonstrations et ont appris de différents praticiens locaux d’autres techniques d’arts martiaux. Il est dit d’ailleurs qu’ils n’ont perdu aucun combat lors de cette tournée.

Par la suite, voulant toujours améliorer ses habiletés, il est parti en Chine perfectionner l’art du Shorinjiryu-Kempo. Puis il a voyagé dans différents pays, dont la Thaïlande, la Corée, la Birmanie, l’Afghanistan, la Russie et la Mongolie, perfectionnant à chaque endroit sa connaissance des arts martiaux.

Dans les années 1930, il est allé à Tokyo afin d’étudier le judo, sous la tutelle de Maître Sampo Toku. Fait intéressant, il a atteint le grade de ceinture noire 4e dan en un an seulement. Il a aussi étudié le Kendo durant cette période.

Vers la fin des années 1930, après le début des hostilités entre la Chine et le Japon, Shinan Masayoshi Kori Hisataka a été posté en Manchourie comme chef de gare dans le système ferroviaire. Lors de son séjour, il a eu l’opportunité de s’entraîner avec Maître Minoru Mochizuki, un praticien hautement classé du judo et de l’aïkido ayant étudié sous la tutelle des fondateurs de chaque discipline, soit Maître Jigoro Kano (Judo), et Maître Morihei Ueshiba (aïkido). Il est dit que certaines des techniques du karatédo shorinjiryu auraient été influencées par Maître Minoru Mochizuki.

Après la guerre et suite au décès de son principal instructeur, Maître Chotoku Kyan, il est retourné au Japon où il s’est trouvé devant le dilemme soit d’ouvrir une nouvelle école ou tout simplement de continuer son entraînement avec ses collègues. Mais en arrivant au Japon, il a trouvé un pays démoralisé, avec de faibles possibilités d’emploi. Il a donc décidé de fonder les écoles de karatédo Shorinjiryu Kenkokan afin de promouvoir la santé et la discipline. Il a ouvert sa première école de Karatédo shorinjiryu en 1947.

Ainsi, Shinan Masayoshi Kori Hisataka a créé son propre style de karaté, en s’inspirant du karaté qui lui avait été enseigné par Maître Anko Azato et Maître Chotoku Kyan, du judo, du jujutsu, de l’aikijutsu et de différents arts martiaux chinois.

À travers ses années de pratique et d’entraînement autant physique que philosophique, Shinan Masayoshi Kori Hisataka a réalisé l’importance du respect de l’individualisme dans un dojo. Il a alors mis l’accent sur le suivi constant des techniques, créant ainsi des techniques utilisant un plus grand déhanchement. L’utilisation du talon et du tate ken (position verticale du poing) ont été institué pour plus de puissance et de sécurité, étant aussi un mouvement naturel – le poing vertical avait d’abord été utilisé en Chine, et ensuite à Tomari, Okinawa.

MasayukiHisatakaLe kumite yakusoku, ou forme de combat prédéterminé, s’est avéré être un outil efficace de formation, permettant le déploiement de techniques, les esquives et le contrôle du corps, tout en préservant la sécurité. Et finalement il a insisté sur le port du bogu (équipement de protection), qui s’est avéré être un excellent moyen de prévenir les blessures tout en permettant un plein contact.

En 1964, sous l’invitation spéciale du gouvernement japonais, il a introduit le shorinjiryu aux états-Unis. Il a envoyé alors plusieurs de ses meilleurs étudiants, dont son fils, Shihan Masayuki Kukan Hisataka, afin d’ouvrir des écoles de karaté shorinjiryu kenkokan à New York, à Baltimore et à Montréal.

En 1974, Shinan Masayoshi Kori Hisataka s’est retiré de l’enseignement quotidien du karatédo et a cédé sa place à son fils. Il est décédé en 1988, laissant les écoles de karatédo shorinjiryu kenkokan dans les mains de son fils.

Historique du Shorinjiryu Shindo

MichelLaurinHanshi Michel Laurin a toujours été passionné par les sports de combat. À quatre ans, son père l’a initié à la boxe. À 12 ans, influencé par les exploits de Bruce Lee, il a adpoté sérieusement les sports de combat comme discipline sportive. À 18 ans, il était déjà titulaire d’une ceinture noire. À 19 ans, il s’est rendu au Japon pour deux ans pour étudier le karaté. Il s’est entraîné tout d’abord sous la supervision de Shinan Masayoshi Kori Hisataka. Par la suite, il a poursuivi son entraînement avec le fils de Shihan Masayoshi Kori Hisataka, Shihan Masayuki Kukan Hisataka.

Lors de son séjour, il a remporté trois fois le championnat du Japon. Fait particulièrement remarquable, car Hanshi Michel Laurin a été le 1er compétiteur non japonais à remporter ce titre prestigieux de Champion du Japon. Les étrangers n’étant pas admis aux compétitions, on lui a attribué un nom japonais pour qu’il puisse y participer, avec 700 karatékas japonais, ceintures noires. Les japonais se sont opposés avec force à sa participation.

gilleslabelleIl a fallu que Hanshi Michel Laurin marque 10 points avant qu’on lui en accorde 1.

Par la suite, il a également remporté le championnat mondial de karaté Koshiki à 6 reprises.

En 1981, il a ouvert sa première école de karaté à St-Jérôme, au Québec. Il a ainsi fondé sa propre branche de karaté Shorinjiryu, le Shorinjiryu Shindo des écoles budo kwai. Il a ajouté le mot shindo après le Shorinjiryu, car shindo veut dire évolution, car il a voulu ajouter certains éléments au karaté traditionnel. Le mot budo représentant l’ensemble des arts martiaux traditionnels, le Shorinjiryu Shindo Budo Kwai est un style de karaté traditionnel alliant certaines techniques provenant du judo, des techniques d’auto-défense (goshin jutsu), des techniques de boxe et de krav maga, et le maniement d’armes traditionnelles comme le nunchaku, le bo, les kama et les sai.

Après plusieurs années d’enseignement au Québec, Hanshi Michel Laurin y a formé plusieurs karatékas, avant de déménager en Californie. Il y a ouvert une autre école, et en est encore le responsable aujourd’hui. Et ce sont maintenant ses élèves, dont Kyoshi Gilles Labelle, ainsi que des élèves de ses élèves, qui sont responsables des écoles du Québec.